Compagnie de Théâtre Musical dirigée par Christophe Crapez et Alain Patiès


The Ligthouse de Peter Maxwell-Davies


Musique et livret Peter Maxwell Davies.
Opéra de chambre librement inspiré d’un fait divers écossais 


Théâtre Paul Eluard de Choisy Le Roi
23 Novembre 2016
Athénée-Théâtre Louis Jouvet
21, 22, 25, 27 & 28 Avril 2017



Direction musicale Philippe Nahon assisté par Jean-Michaël Lavoie,
Mise en scéne Alain Patiès,
Scénographie Laure Satgé et Valentine de Garidel,
Costumes Gabrielle Tromelin,
Lumières Jean Grison,
Chef de chant Jean-Yves Aizic,
Christophe Crapez, ténor   Paul­-Alexandre Dubois, baryton   Nathanaël Kahn, basse

Co-Production : La Grande Fugue, Ars Nova, Société Littéraire de la poste.
avec le soutient d'ARCADI, de l'ADAMI et de la ville de Paris.

Spectacle sélectionné par le ministère de la culture dans le cadre de la Saison culturelle 2017

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Revue de Presse



L’opéra est tiré d’un fait divers écossais : en 1900, un navire de ravitaillement trouva le phare des îles Flannan vide, les gardiens avaient disparu. L’œuvre propose ainsi différents témoignages sur cette disparition, sans nous imposer d’explication, événement surnaturel ou vent de folie ?
Le propos du compositeur librettiste est d'alerter le public sur les dangers de la mondialisation et le remplacement de l'homme par la machine. Il met en rapport tradition et modernité tant dans le contenu de l'intrigue que dans le traitement musical, cet opéra est composé en alternant musique folklorique celtique et musique contemporaine.
Le livret du Phare s’inscrit dans une tradition de l’étrange propre aux anglo-saxons. "Curlew River" de Britten vient immédiatement à l’esprit : même économie dans l’action, même absence de voix féminines, même huis clos fantastique sur fond d’eau, le bac comme le phare sont des voies de passage.
  L’œuvres’appuie, par ailleurs, sur les conventions de l’opéra, auxquelles elle confère une portée dramaturgique, le compositeur intégre l'ensemble instrumental à l'intrigue (le cor incarne l’enquêteur dans le prologue); les trois gardiens se présentent tour à tour par un air issu du répertoire traditionnel (chant d'amour, gigue, chant liturgique), la musique tend parfois à la figuration (la partition simule les états de la mer, tempête ou calme). La fantasmagorie du livret trouve un écho dans ces images musicales, d’apparences trop réelles pour n’être pas des chimères. La musique joue ainsi aux fantômes, entre expressionnisme et impressionnisme, onirique et prosaïque, représentation et faux-semblants. 



Notes du compositeur 

Le contexte
 
L'inspiration de cette œuvre me vint à la lecture du livre de Craig Mair

consacré à la famille Stevenson d'Edimbourg. Cette famille compte parmi ses membres, outre le célèbre écrivain Robert Louis Stevenson, plusieurs générations de gardiens de phare et de dockers. En décembre 1900, le navire ravitailleur "Hesperus", basé à Stromness, dans les Orcades, fit sa tournée de routine au phare des îles Flannan, dans l'archipel des Hébrides. Le phare était inoccupé. Les trois lits et la table semblaient avoir été abandonnés à la hâte, et la lampe, quoique éteinte, était en parfait état de marche. Les hommes s'étaient volatilisés dans les airs.
Il y a eu de nombreuses spéculations sur le comment et le pourquoi de la disparition des trois gardiens. Mon opéra ne propose pas de solution à ce mystère, mais montre ce qui peut arriver lorsque trois hommes se trouvent bloqués dans un phare en pleine tempête, longtemps après le moment où ils espéraient être relevés, et que la situation devient tendue.
Prologue: La Commission d'enquête
"Le Phare" comprend un prologue et un acte. La Prologue présente la

Commission d'enquête d'Edimbourg examinant la disparition des trois gardiens. Les trois protagonistes jouent le rôle des trois officiers du bateau, l'action se passant, tour à tour, dans la salle du tribunal, le navire et le phare. L'enquête est menée par le cor de l'orchestre (qui, dans certaines interprétations, se trouve dans le public), dont les questions sans paroles trouvent réponse auprès des protagonistes clarifiant celles ci de manière rétrospective. Peu à peu, ils passent du témoignage direct à des chimères fantastiques et diaboliques, lors d'un "retour en arrière" au phare, quand, subitement, nous revenons au tribunal. La Commission ne parvient pas à rendre un verdict concluant. A la fin du Prologue, les trois officiers nous apprennent que le phare est désormais automatisé. Après avoir été muré, le bâtiment a été abandonné. Le phare clignote selon un rythme qui trouve son reflet dans l'orchestre.
L'acte : Le Cri de la bête
L'acte unique est sous titré « Le Cri de la bête ». Les trois chanteurs du

Prologue deviennent les trois gardiens disparus. L'action se passe à l'intérieur du phare. Les trois gardiens sont assis autour d'une table dans un grand état d'énervement les uns envers les autres. Arthur est un prêcheur agressif et fanatique, cherchant constamment querelle à Blaze qui refuse de rentrer dans son jeu hypocrite. Le troisième gardien, Sandy, tente de rétablir le calme en les séparant. Quand Arthur quitte la table pour monter allumer la lanterne, Sandy et Blaze se mettent à jouer aux cartes. Ils finissent par se disputer, et quand Arthur redescend, l'ambiance devient extrêmement tendue. Sandy suggère alors que Blaze pourrait peut être chanter un air joyeux pour détendre l'atmosphère. Blaze se soumet et se met à chanter, suivi par Sandy et Arthur.
Chacune des chansons, bien que légère et superficielle en apparence, donne des indications quant au caractère profond et au passé des personnages. Blaze chante une ballade grossière, accompagnée par un violon et un banjo:elle raconte les forfaits d'un adolescent dans les bas quartiers d'une ville, allant jusqu'au meurtre et à la mort de ses parents. Sandy chante une romance, accompagnée par un violoncelle et un piano désaccordé, qui, quand elle est reprise par les deux autres gardiens, prend une nouvelle signification: elle suggère que sa vie amoureuse n'a pas été aussi innocente qu'il pourrait sembler. Arthur entonne un hymne fanatique incitant au désordre, accompagné des cuivres et d'une clarinette, racontant la vengeance que Dieu exerça sur les Enfants d'Israël pour avoir adoré le Veau d'or il projette ainsi son propre tempérament agressif réprimé dans la volonté de Dieu et l'histoire biblique.
Le temps se refroidit. Le brouillard tourbillonne autour du phare, et Arthur met en marche la sirène anti brouillard, en éclairant: "Le cri de la bête résonne sur le monde endormi. Une nuit, ce cri recevra une réponse des profondeurs." Des fantômes issus du passé des trois gardiens émergent des brumes pour prendre leur revanche ces fantômes pourraient provenir directement des chansons interprétées par chacun des gardiens, si celles ci étaient de véritables révélations personnelles. Ces fantômes ne sont pas visibles, mais Sandy et Blaze se persuadent qu'ils le sont, ce qui les amène à un tel état de désespoir coupable qu'ils en deviennent fous. Les fantômes interpellent Blaze et Sandy, leur demandant de sortir et de les suivre dans la nuit. Quand Arthur revient, il est convaincu que la Bête a lancé son cri à travers la mer le Veau d'or est arrivé pour réclamer ses serviteurs. On voit s'approcher les yeux de la Bête qui finissent par devenir une lumière éblouissante et aveuglante. Implorant l'aide de Dieu et entonnant un hymne à pleins poumons, les trois gardiens sortent pour se défendre contre cet esprit, qu'ils prennent maintenant pour l'Antéchrist. Au plus fort de la tempête et au moment où les yeux de la Bête sont le plus lumineux, les gardiens sont remplacés par les trois officiers du navire (rôles tenus par les trois mêmes chanteurs), et il peut sembler que les yeux de la Bête s'approchant soient en réalité les lumières du navire.
D'après les remarques faites par les officiers, la raison exacte de la disparition des gardiens reste sujette à interprétation. Les officiers essayent ils eux­ mêmes de nier une vérité qui les effraye, où tentent ils de cacher quelque chose d'autre?
Quand les gardiens suppléants pénètrent dans le phare, et bien qu'on ne les voie pas distinctement, il est plus que probable que ce soient les mêmes que nous avons vus au début de l'acte. Dans la mesure où le phare fonctionne automatiquement, une autre possibilité serait que nous avons assisté à des jeux de fantômes dans un phare muré et abandonné depuis quatre vingts ans.
Structure musicale: La Tour du Tarot

La structure de l’œuvre repose sur la Tour du Tarot, dont le symbolisme numérique est présent tout au long de la musique. Il apparaît à la surface de l'opéra sous la forme des paroles chantées par Arthur lors de la partie de cartes, représentant ainsi la Voix des Cartes. A ce niveau, la partie se transforme en un jeu fatidique utilisant les cartes du Tarot et rassemblant tout le pouvoir de leur influence maléfique. 

Sir Peter Maxwell Davies

 
Un peu d'histoire, ....

Les îles Flannan sont un petit groupe d'îles des Hébrides extérieures au Nord­Ouest de l'Écosse. Elles doivent probablement leur nom de St Flannan, abbé et prêcheur irlandais du VIIe siècle. Les îles sont inhabitées depuis l'automatisation du phare en 1971. Elles sont le lieu d'un mystère jamais éclairci, la disparition sans aucune trace ni indice des 3 gardiens du phare en décembre 1900.

Conclusion du rapport d'enquête:
"Le 15 décembre, probablement, trois gardiens de phare, Thomas Marshall, James Ducat et Donald MacArthur, marins retraités, disparaissent mystérieusement lors de leur travail de gardiens sur l’île d’Eilean Mor. Après investigations, l’hypothèse retenue est la suivante : Les trois hommes sont bloqués dans le phare à cause d’une tempête localisée. Ils deviennent fous, prient longuement, et lisent les romans de la bibliothèque. MacArthur découvre la légende de l’île, relatant de la présence d’un trésor, enterré près des ruines d’un ancien ermitage. Malgré les risques encourus par des vents si violents et une mer déchaînée, les trois hommes décident de rechercher ce trésor. Une lame de fond les emporte. Leurs corps sont toujours introuvables.
Ces trois marins étaient âgés et célibataires (James Ducat a bien été marié en 1856, mais son épouse est décédée en 1879, sans enfants). Je n’ai donc pas jugé utile de continuer les recherches.
"
"Moi, Inspecteur Dan MacFarlane de la police Broadford, déclare cette enquête résolue."

Venez nous rejoindre et découvrir l'aventure extraordinaire et fantastique des trois gardiens de phare, participez à l'enquête et tentez d'élucider le mystère de la disparition de l'ïle Flannan.
La tension est palpable, l’isolement, la promiscuité, installent le suspense. Nous sommes dans un univers cinématographique intense et surnaturel. Lumières et vidéo ajoutent à l’ampleur du drame et de la fantasmagorie. Cette énigme, ces investigations non­ résolues et vite abandonnées sont propices à un spectacle tout public ou le spectateur pourra participer à l’enquête et imaginer ce qui est véritablement arrivé à nos trois personnages. 


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